Le 23 septembre : samedi 24° semaine ordinaire
Cette parabole du semeur que nous venons d’entendre, nous la connaissons bien. Je vous propose que nous l’entendions comme un cadeau que le Seigneur nous fait en ce jour pour faire une révision générale de notre vie de foi. Notre voiture, nous l’amenons tous, régulièrement, chez le garagiste pour qu’il la révise, eh bien, de la même manière, il nous faut aussi régulièrement faire une révision de notre vie de foi. Parce que notre vie de foi, à l’image d’un moteur peut connaitre des ratés. Cette parabole va nous permettre de faire un bon diagnostic de la situation actuelle et donc, d’envisager, comment remédier aux pannes.
La parabole nous apporte une 1° précision essentielle. Si ça ne marche pas comme tu veux au niveau de ta foi ou encore mieux, si ça ne marche pas comme le Seigneur le voudrait pour toi, ça ne vient pas du Seigneur ! Dans cette parabole, il nous est présenté avec deux précisions très importantes.
- D’abord, il est un semeur infatigable et généreux : Le semeur sortit pour semer la semence. Le temps du verbe qui est utilisé ici laisse entendre que ce n’est pas une action ponctuelle mais répétitive. Chaque jour, à chaque heure du jour, le Seigneur sème sa parole dans nos cœurs. Et il ne dit pas : lui, ça ne vaut pas le coup, je le passe, je sais que ça ne va rien produire ! Non ! Il sème même sur le chemin, dans les pierres et encore dans les ronces. A l’époque de Jésus, les paysans étaient plutôt pauvres, ils faisaient donc très attention à ne perdre aucune semence ! Les auditeurs de la parabole ont dû être étonnés de voir que le semeur dont parlait Jésus ne calculait pas la semence, il la répandait largement ! Oui, le Seigneur est comme ça, il est un semeur infatigable et généreux. Donc si ma foi connait des ratés, ce n’est pas à cause du Seigneur qui m’aurait oublié, qui me rationnerait ses grâces !
- L’autre caractéristique de ce semeur, c’est qu’il utilise une semence qui porte en elle une fécondité extraordinaire. Quand la semence tombe dans une bonne terre, elle produit au centuple. Les autres Evangiles parlent de 30, 60 ou 100 pour un, mais St Luc, lui, il ne mégotte pas : quand la semence tombe dans une bonne terre, pour un grain semé, il y en a 100 qui sont récoltés ! Ce sont des rendements jamais atteints à l’époque. Les spécialistes disent que lorsqu’on avait un rendement de 30, c’était déjà pas mal ! Les auditeurs de la parabole ont dû être impressionnés par cette promesse de rendement extraordinaire qui nous dit fort bien la puissance, la fécondité de la semence qui est la Parole de Dieu semée dans nos cœurs. Si nous connaissons une panne de foi, ce n’est donc pas à cause du Seigneur, je l’ai dit, il est infatigable et généreux, ce n’est pas non plus à cause de la semence, elle porte une promesse de fécondité difficile à imaginer. Non seulement le Seigneur sème généreusement et sans se lasser, mais en plus, ce qu’il sème est d’une puissance extraordinaire.
La parabole insiste vraiment là-dessus, les premiers mots nous tournent vers le semeur et la semence qu’il sème comme pour nous inviter à nous émerveiller, à vivre dans la gratitude d’avoir un tel Seigneur qui s’occupe de chacun de nous en lui donnant ce qu’il y a de meilleur et en nous le donnant sans se lasser et de manière si généreuse. Certains pourraient dire : mais moi, avec toutes les difficultés que je rencontre, je finis par me demander si le Seigneur est vraiment ce semeur infatigable et généreux, s’il s’occupe vraiment de moi, s’il ne m’oublie pas dans la distribution des grâces. Oui, c’est vrai, à certains moments de notre vie, nous pouvons traverser de grosses difficultés qui nous font douter, mais nous pouvons être sûrs que ce n’est pas le Seigneur qui nous les envoie. C’est un grand mystère face auquel nous n’avons pas de réponses mais dans tout l’Evangile, Jésus nous dit et nous prouve, par son attitude, que Dieu n’est jamais du côté de ceux qui font souffrir, Dieu n’est jamais du côté de ceux qui font pleurer, Dieu n’est jamais du côté de ceux qui font mourir.
Par contre, Dieu est toujours aux côtés de ceux qui souffrent, Dieu est toujours aux côtés de ceux qui pleurent et de ceux qui meurent. Et si tant de pèlerins viennent ici, c’est pour demander à Notre Dame de Laghet de les fortifier dans leur foi pour qu’ils soient sûrs que Dieu entend leurs cris, voit leur misère et qu’ils puissent repartir avec la paix et la force pour traverser ce qu’ils ont à traverser.
Ainsi donc, quand nous connaissons une panne de foi, un coup de mou, comme on dit aujourd’hui, c’est bien clair, ça vient de nous ! Mais attention, il ne faudrait pas faire un contre-sens et dire : moi, je suis une bonne terre ou bien moi, mon cœur est sec comme le chemin, ou dur comme les pierres ou encombré comme les ronces. Non, nous ne sommes jamais, une fois pour toutes tel type de terrain. Certains jours, nous serons secs comme le chemin, durs comme les pierres, encombrés comme les ronces, ou féconds comme une bonne terre. Et ce qui est très intéressant dans la parabole, c’est que Jésus va nous aider à comprendre ce qui nous rend accueillants ou fermés à la prodigieuse semence d’amour qu’il jette de manière si généreuse et infatigable dans nos cœurs.
La 1° raison que donne Jésus pour expliquer nos coups de mou, je le cite : le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole. Autrement dit, nous nous laissons avoir par l’esprit du mal, nous ne sommes pas suffisamment vigilants dans le combat spirituel que nous avons à mener contre celui qui cherche à anéantir le travail du Seigneur en nous.
La 2° raison que donne Jésus pour expliquer nos coups de mou, je le cite encore : Il y a ceux qui n’ont pas de racines ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. C’est l’inconstance et l’absence de foi profondément enracinée qui fait qu’on varie en fonction de notre météo intérieure : quand tout va bien, on croit et on lâche tout dès que notre vie devient plus compliquée alors que c’est précisément là qu’il faudrait s’accrocher à la foi qui peut devenir un puissant secours.
La 3° raison que donne Jésus pour expliquer nos coups de mou, je le cite toujours : chemin faisant, certains laissent les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie les étouffer, et c’est ainsi qu’ils ne parviendront jamais à une foi mature. Dans cette 3° raison, vous l’avez entendu, il y a 3 sous-raisons que Jésus évoque :
– D’abord les soucis. Bien sûr, à certains moments, il est légitime de se faire du souci. Mais qu’est-ce que je fais de mes soucis ? Est-ce que je les porte seul en serrant les dents au risque de m’effondrer ? Ou est-ce que je les partage avec des personnes de confiance et surtout, est-ce que je les confie au Seigneur en passant par l’intercession de Notre Dame de Laghet ?
– Ensuite la richesse J’en ai déjà parlé hier avec cette parole si forte de Paul dans la 1° lettre à Timothée : la racine de tous les problèmes, c’est l’amour de l’argent. Paul le dit clairement, le problème n’est pas d’avoir de l’argent, c’est de savoir ce que j’en fais ! Si je ne suis préoccupé que de faire fructifier mon capital uniquement pour moi et mes proches sans me préoccuper des autres, Jésus est formel, la Parole de Dieu ne pourra rien produire de bon, elle sera vite étouffée par cette préoccupation envahissante et démesurée concernant l’argent.
– Et enfin les plaisirs de la vie. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas aimer la vie, Jésus aimait manger avec ses amis, avec ceux qu’il rencontrait même s’ils n’étaient pas toujours fréquentables. Mais je ne peux pas vivre uniquement en pensant au week-end et à tous les plaisirs que je m’accorderai. Je pense souvent aux jeunes qui attendent tellement le week-end pour sortir en boite. Vous entendez l’expression : sortir en boite ! Sortir pour s’enfermer, pour se laisser enfermer avec une musique si forte qu’elle ne permet pas de communiquer, sans compter la consommation de drogue et d’alcool qui conduisent à tous les excès.
Demandons à Notre Dame de Laghet qu’elle nous aide à faire une bonne utilisation de tous ces points de repères que Jésus nous donne pour que nos cœurs deviennent une bonne terre.
dont ils ont besoin.