• Mot d’accueil du recteur, le Père Roger Hébert
    Notre dernier temps de prière de guérison avant les vacances se trouve providentiellement placé à la veille de la fête du Corps et du Sang du Christ que nous appelions avant « la fête Dieu ». Cette fête nous invite à toujours nous rappeler que le Seigneur nous a fait le plus grand cadeau qu’il pouvait nous faire en nous offrant sa présence dans l’Eucharistie. C’est pour cela que nous avons voulu commencer notre prière près de l’autel où demain, la grand’messe de la fête-Dieu sera célébrée.
    La proximité de cette grande fête donnera une tonalité particulière à ce temps de prière de guérison. Nous serons invités à faire un pas dans la foi pour croire que, la guérison, c’est le Christ- lui-même dans son Corps et dans son Sang qui peut nous la donner. Tout à l’heure nous aurons l’occasion de manifester cette foi et notre adoration quand Jésus Hostie sera exposé puis quand il passera au milieu de nous. Nous allons chanter en processionnant vers la chapelle pour nous préparer à vivre, tout au long de cette matinée, cette grande et belle prière au cours de laquelle, à la prière de Notre Dame de Laghet, Jésus va encore accomplir des merveilles.

    Lecture de l’Evangile selon St Jean           Jn 6, 35,47-51, 54-58

    Jésus dit aux foules : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit a la vie éternelle. Moi, je suis le pain de la vie. Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ; mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. » Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui. De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi. Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

    Cet Evangile est tiré du discours de Jésus sur le Pain de Vie, au chapitre 6 de St Jean. Jésus prononce ce discours juste après avoir multiplié les pains et ce discours deviendra la grande catéchèse eucharistique de Jésus. J’ai été obligé de sélectionner quelques versets seulement car le discours est assez long. Les versets choisis, donnent le sens profond de ce que nous vivons dans chaque temps de prière de guérison. Quand des amis m’interrogent sur le sanctuaire de Laghet, je leur parle toujours des temps de prière de guérison en leur expliquant que ces temps ont été organisés pour permettre à Jésus de continuer son œuvre de Salut. Vous le savez tous, en 1652, ici, à la prière de Notre Dame de Laghet, Jésus a exercé sa puissance de guérison en guérissant une personne lépreuse, en libérant un jeune captif entre les mains de pirates et en sauvant une jeune fille, victime de crises d’épilepsie et d’attaques démoniaques. D’où le slogan de Laghet : ici, depuis 1652, le Seigneur guérit, libère et sauve. On ne dit pas qu’en 1652 le Seigneur a guéri, libéré et sauvé, on dit que, depuis 1652, il guérit, libère et sauve, c’est-à-dire que ça ne s’est jamais arrêté. Les si nombreux ex-voto du cloitre, de la crypte, du musée, attestent bien qu’à la prière de Notre Dame de Laghet, le Seigneur n’a jamais cessé d’accomplir son œuvre de Salut. C’est pour cela que, dans la foi, celles et ceux qui nous ont précédés dans l’animation du sanctuaire ont proposé ces temps de prière de guérison. Ils l’ont fait pour permettre à tous ceux qui criaient leur besoin de guérison, de libération, de Salut de trouver un lieu et un moment où on prierait pour eux et au cours duquel, le Seigneur pourrait déployer sa puissance de Salut. Certes, le Seigneur n’agit pas seulement au cours de ces temps de prière de guérison, mais nous croyons qu’il aime aussi agir dans ces temps de prière. Alors, quand j’explique tout cela, certaines fois, des personnes me demandent, mais est-ce que vous avez reçu un don particulier, un charisme exceptionnel de guérison pour présider ces temps de prière ? Evidemment, je leur réponds que non et je leur explique que, dans ces temps de prière, tel l’âne qui portait les reliques, dans la fable trop méconnue de La Fontaine, je suis celui qui porte le Seigneur, dans sa présence eucharistique. C’est Lui qui a le pouvoir de guérir, pas moi ! C’est pour cela que c’est Lui que, dans quelques instants, nous allons accueillir dans sa présence eucharistique et vous pourrez vous approcher de lui en déposant le papier support de votre prière, de votre supplication. C’est Lui qui a le pouvoir de guérir, c’est pour cela qu’ensuite, c’est lui que je porterai au plus près de chacun de vous pour qu’il puisse, dans sa bénédiction, accomplir sa puissance de Salut dans la vie de tous ceux qui lui ouvriront leur cœur.
    Dans les versets de l’Evangile que nous avons entendus, Jésus affirme à plusieurs reprises qu’il est le Pain de vie ; que l’Eucharistie est le Pain de vie ; que lorsque nous communions c’est le pain de vie que nous recevons ; que lorsque nous adorons, c’est le pain de vie que nous mangeons des yeux. Et si vous êtes venus aujourd’hui, c’est justement parce que vous avez faim de vie, d’une vie meilleure parce que votre vie n’est pas aussi belle que vous le voudriez ou la vie de ceux pour qui vous êtes venus prier n’est pas aussi belle qu’ils le voudraient. Et cela est dû à une maladie physique ou psychologique, à des blessures affectives ou spirituelles. Jésus affirme qu’il est le Pain de vie et que ceux qui croient recevront sa vie qui luttera en eux contre toute force de mort. Il y a un très beau texte de l’Ecriture qui vient compléter cette catéchèse de Jésus sur le Pain de vie et qui donne sens à l’adoration eucharistique. On le trouve chez le prophète Malachie, le dernier prophète du Premier testament qui vivait juste quelques siècles avant Jésus. Voilà ce qu’il écrivait : le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Tout à l’heure, vous regarderez l’ostensoir qui contient l’hostie consacrée, qui porte donc la présence eucharistique. Le nôtre enserre l’hostie entre les 4 bras de la croix, mais entre les bras de la croix, il y a des rayons qui fait ressembler l’ostensoir à un soleil traversé par la croix. Alors, en le regardant, on peut redire, dans un acte de foi cette parole de Malachie : le Soleil de justice se lèvera : il apportera la guérison dans son rayonnement. Cette parole de Malachie est une véritable prophétie qui rend compte de la puissance de l’adoration eucharistique : le Soleil de justice, c’est Jésus dans sa présence eucharistique, et quand il se lèvera ou quand il sera exposé, il apportera la guérison dans son rayonnement.

    Dans quelques instants, faites cet acte de foi, même si vous ne ressentez rien, même si ça vous parait fou que le Fils de Dieu puisse être présent dans ce pain consacré au milieu de l’ostensoir. Dans l’Evangile que j’ai lu, plusieurs fois, Jésus a dit que la vie serait pour ceux qui croiront en lui, qui oseront croire en sa puissance de vie. Quand vous viendrez près de Jésus-hostie et encore mieux quand je passerai près de vous avec la présence eucharistique de Jésus, vous bénissant avec l’ostensoir, faites un acte de foi car c’est pour vous qu’aujourd’hui, le Soleil de justice se lèvera et qu’il apportera la guérison dans son rayonnement. Je termine en poursuivant la citation de Malachie parce qu’elle vaut son pesant d’or ! Malachie prophétise que ceux qui ont accueilli la puissance de guérison contenue dans ses rayons sortiront en bondissant comme de jeunes veaux à la pâture. Est-ce que vous avez déjà vu le moment où des jeunes veaux sortent à la pâture après le temps passé, en sécurité, auprès de leur mère ? C’est extraordinaire de les voir avec leurs pattes encore un peu fragiles et maladroites sauter dans tous les sens tellement ils sont heureux, pour eux, la vie est belle, très belle, ça se voit ! C’est cette joie que je vous souhaite à la sortie du temps de prière de guérison ! Je n’en sais rien, peut-être que certains repartirons avec un certain nombre de leurs problèmes, mais une chose est sûre, Jésus aura visité tous les cœurs qui se seront ouverts et cette visite sera tellement bienfaisante que tous ceux qui l’ont accueillie sortiront en bondissant comme de jeunes veaux à la pâture. Amen