- Mot d’accueil et sens de la célébration par le célébrant:
Dans la société, le mois de Mai est le mois des ponts !
Pont du 1° mai, du 8 mai et de l’Asencion, c’est un mois que les travailleurs aiment bien, les patrons un peu moins ! Pour nous, chrétiens, le mois de Mai, c’est d’abord le mois de Marie. C’est le 21 mars 1815 que le pape Pie VII donnera officiellement un encouragement pontifical à la dévotion au Mois de Marie. Cette dévotion s’était installée depuis le 13° siècle, avec cette reconnaissance officielle du pape, elle trouvera un élan nouveau.
Ce mois de Mai, il est aussi situé en plein cœur de l’année jubilaire ouverte le 29 décembre par le pape François, année jubilaire qui nous invite à devenir pèlerins d’espérance. C’est donc au cœur de ce mois de mai, un mois si riche, que nous nous retrouvons pour ce temps de prière de guérison. Nous nous tournerons de manière toute particulière vers la Vierge Marie. Elle est la Mère du bel Amour, de la Sainte Espérance ! Tout à l’heure, au cours du temps d’Adoration, vous serez invités à déposer au pied du Seigneur l’intention qui vous tient le plus à cœur. Nous demanderons à Notre Dame de Laghet d’intercéder pour nous, de porter nos prières sur le cœur de Jésus. Pour l’instant, ici, devant la fontaine, la Vierge Marie nous invite à revenir à la source de notre foi, c’est pour cela que je vais faire le rite de l’aspersion qui viendra comme désensabler la source qui coule en nous depuis notre Baptême et nous rappellera que l’infinie miséricorde du Seigneur nous toujours proposée et qu’elle l’est de manière toute particulière durant le temps pascal.

- Lecture de l’Evangile selon Saint Jean
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. » Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit. - Homélie du Père Roger Hébert, recteur:
Près de la croix de Jésus, se tenait Marie, sa mère. Elle était là sûrement depuis le début, elle a tout suivi, elle a tout vu. Elle qui gardait la Parole dans son cœur, elle a dû se rappeler la prophétie de Syméon. Oui un glaive de douleurs est en train de lui transpercer le cœur.Nous sommes dans le temps pascal, mais j’ai quand même choisi de nous faire entendre cet Evangile qui nous invite à revenir au pied de la croix de Jésus. En effet, ces ultimes instants de la vie de Jésus, nous rapportent des événements d’une portée considérable. Je vais revenir longuement sur les paroles de Jésus concernant sa Mère, mais auparavant, je voudrais rapidement commenter cette étonnante parole de Jésus : J’ai soif. Certes, on peut entendre cette parole comme l’expression d’une vraie soif de la part de Jésus, il a tellement peiné sur le chemin du Golgotha et il a perdu tellement de sang qu’il peut vraiment avoir soif. Mais tous les auteurs spirituels ont insisté pour dire que cette parole devait aussi être entendue de manière symbolique. En disant « j’ai soif » au-delà de sa soif physique, Jésus exprime une soif spirituelle. Il a voulu nous faire entendre dans l’une de ses toutes dernières paroles qu’il avait encore soif de nous aimer. Jésus aurait pu être écœuré par tout ce qu’il venait de subir, d’entendre, de voir : toutes ces lâchetés, compromissions, mensonges. Non, il n’est pas écœuré, il crie : j’ai soif ! Il est encore habité par cet immense désir d’aimer. Il aurait pu être complètement désabusé se demandant si ça valait le coup d’avoir fait tout ce qu’il a fait pour les hommes qui se montraient si ingrats à son égard. Il aurait pu se demander si les hommes méritaient vraiment l’amour qu’il était venu leur apporter, un amour manifesté en paroles et en actes.Rien de tout cela ! Jésus est encore animé par un désir, ce « j’ai soif », manifeste ce désir extrême d’aimer jusqu’à l’extrême. Et c’est bien parce que nous croyons que Jésus est toujours animé par cette même soif d’aimer que nous sommes venus aujourd’hui parce que nous, nous avons soif d’être aimés. Nous avons soif de recueillir l’amour si précieux de Jésus afin que cet amour nous guérisse, nous libère, nous sauve. Oui, ce sont bien deux très grandes soifs qui se rencontrent aujourd’hui, comme à chaque fois que nous allons prier, comme à chaque fois que nous allons à la messe : la très grande soif de Jésus de nous aimer et notre très grande soif d’être aimés.Et cette si belle parole, « j’ai soif », vous l’avez remarqué, elle est prononcée juste après que Jésus nous ait donné Marie. C’est un peu comme si Jésus nous disait : vous tous qui avez soif d’être aimés, venez auprès de ma Mère, c’est par elle que j’ai décidé de répandre mon amour sur la terre.
Il n’y a aucune concurrence entre Jésus et Marie. Dans les sanctuaires dédiés à la Vierge Marie, comme le nôtre, c’est Jésus qui donne rendez-vous à tous ceux qui ont soif d’être aimés.

C’est la belle mission que Jésus a confié à sa Mère dans ses ultimes paroles : Femme, voici ton fils ; fils, voici ta mère. Derrière cette parole qui envisage les relations à venir entre St Jean, présent au pied de la croix, et la Vierge Marie, c’est toute l’Eglise qui est concernée. C’est comme si Jésus disait à la Vierge Marie : tu vas prendre soin d’eux comme seule une maman sait prendre soin de ses enfants et tu les conduiras à moi pour qu’ils puissent recueillir l’amour qui jaillit de mon cœur à jamais ouvert pour eux. Et c’est comme s’il disait à tous les membres de l’Eglise : quand vous aurez besoin d’expérimenter la profondeur et les bienfaits de mon amour pour vous, vous n’hésiterez pas à passer par ma Mère qui connait parfaitement le chemin qui conduit à mon cœur. C’est la grande mission de la Vierge Marie dans tous les sanctuaires : conduire à Jésus les pèlerins qui viennent avec un poids trop lourd de souffrance pour qu’ils puissent reposer sur le cœur de Jésus, afin qu’une transfusion d’amour s’effectue entre le cœur de son divin Fils et nos cœurs bien souvent malmenés, quand ils ne sont pas à sec.
Vous aurez aussi remarqué que, dans ce texte, après avoir dit qu’il avait encore et toujours soif de nous aimer, après nous avoir donné sa mère, Jésus dit : « tout est accompli ». Il peut mourir, il a fait ce qu’il devait faire : il a assuré tous les hommes de tous les temps que son cœur resterait à jamais ouvert pour les combler de son amour et il nous a donné sa Mère qui connait le chemin qui mène au cœur de son divin Fils pour qu’elle y conduise tous ceux qui viennent se confier à elle.
Dans ce temps d’adoration qui va commencer et ensuite quand Jésus-Eucharistie passera parmi nous, c’est ce que nous demandons à Notre Dame de Laghet, qu’elle nous ouvre le chemin du cœur de Jésus pour que nous puissions recueillir toutes les grâces de guérison, de libération et de Salut qu’il a préparées pour nous.



