Le dimanche des Rameaux ouvre les grands jours de la Semaine Sainte.

Ce jours-là beaucoup de personnes passent au sanctuaire. La plupart viennent pour chercher un rameau béni qu’ils garderont à la maison, qu’ils porteront sur les tombes de leurs proches…

Dès la veille il y avait aux Messes des personnes qu’on ne voit pas les autres dimanches de l’année. Ils profitaient de ce passage au sanctuaire pour allumer une bougie, pour faire un petit tour au magasin. Dimanche beaucoup ont réservé le repas au restaurant. Traditionnellement la Messe de 11h avait lieu sur l’esplanade, la chapelle étant beaucoup trop petite pour tous ce monde.

Pourquoi de rameaux ?

Cela vient de l’évangile :

 Ils amenèrent le petit âne à Jésus, le couvrirent de leurs manteaux, et Jésus s’assit dessus. Alors, beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, d’autres, des feuillages coupés dans les champs. Ceux qui marchaient devant et ceux qui suivaient criaient : « Hosanna ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le Règne qui vient, celui de David, notre père. Hosanna au plus haut des cieux ! »  Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. (Évangile de Saint Marc 11, 7-11)

C’est de ce jour de l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem que les chrétiens font mémoire en ce dimanche : avec des feuillages coupés dans les champs ils acclament Jésus et ils vont le suivre pas à pas en cette Semaine Sainte qui s’ouvre ainsi.

Quels rameaux ?

Dans chaque région, en cette période de l’année, poussent des plantes différentes et c’est avec elles qu’on fait des rameaux… Au nord on prend le plus souvent du buis, au sud des branches d’olivier… Mais il y a aussi des traditions des belles « palmes » décorées avec des fleurs séchées ou tressées soigneusement avec des matériaux divers.

Dans la région de Nice ce sont des branches d’olivier, du laurier et des palmes tressées, particularité partagée avec une partie du bassin méditerranéen. On les trouve dans les régions où le climat permet la culture des palmes rituelles en particulier Nice, la Corse, la Ligurie qui possédait la plus importante des palmeraies, à Bordighera, fournisseur exclusif du Vatican.

Les techniques de l’élaboration des palmes tressées se transmettent  de génération en génération, souvent en famille. Pour les Rameaux les « ramistes  » installent leurs étals devant les églises, , pour la joie de tous…

Et à Laghet ?

Nous sommes entourés par des oliviers et au printemps il faut nettoyer les arbres, les préparer à la saison suivante… Nous demandons donc à nos voisins  de nous apporter de ces branches coupées pour que les fidèles puissent en trouver une bonne quantité : un grand merci à nos « fournisseurs fidèles » en particulier à Monsieur Roux !

Mais cela n’est pas tout. Nous avons aussi une famille des « ramistes  » qui vient chaque année avec ses beaux produits.  Céline et ses parents habitent à Toudon à 48 km de Nice.  Laghet est « leur sanctuaire » et c’est là qu’ils installent leurs étals.

Ils commencent un mois à l’avance moyennant 4 à 6 heurs de tressage par jour. Ils font les motifs traditionnels   » la rose de Sainte-Rita « , le bénitier, le poisson, la croix, le panier… Et aussi ils inventent leurs motifs propres et chaque année il y a quelque chose de nouveau ! Quelle diversité ! Ce petit film vous en montrera quelques exemples :

Et comment on devient « ramiste » ?

Madame Annick Pellegrino raconte : ma maman m’a inscrit aux scouts, au début je ne voulais pas y aller, mais après cela m’a plu beaucoup et je voulu continuer. Il y avait pourtant un problème : nous portions l’uniforme et à l’époque il coûtait très cher. Alors ma maman a décidé de me retirer. Désespérée, je l’ai supplié : « Maman je vais tresser des palmes avec toi, je vais en faire beaucoup et tu pourras me payer l’uniforme ! ». Ainsi fut fait.
J’étais habille et une fois entrée dans cette tradition familiale je continuais de la développer et je l’ai transmis à Céline…