1° Novembre 2024 : Fête de Toussaint
Peut-être rêvez-vous d’une Thalassothérapie, vous savez ces séjours bien-être où vous plongez dans un jacuzzi aux eaux bouillonnantes, où on vous enduit de boue et tant d’autres choses bienfaisantes ! Mais peut-être aussi que vous êtes comme moi, vous n’avez pas les moyens de vous l’offrir ! Eh bien, aujourd’hui, en venant à cette messe, vous avez gagné non pas une thalasso thérapie, mais bien mieux puisqu’il s’agit d’une « makariothérapie » et, bonne nouvelle, ce n’est pas pour dans 6 mois et il ne vous faudra pas faire des centaines de kilomètres pour y aller. Autre bonne nouvelle, même si vous êtes fauchés, vous y avez droit puisque cette « makariothérapie » vous allez la commencer au cours de cette messe et elle pourra se continuer chez vous ! D’ailleusr, en rentrant chez vous, vous pourrez rendre envieux ceux qui ne vous ont pas accompagné à cette messe en leur expliquant combien cette « makariothérapie » a déjà commencé à vous faire du bien. Ou si vous êtes en vacances, à votre retour, vous nous vous invitons à parler des bienfaits de cette « makariothérapie » et à faire de la pub pour le sanctuaire de Laghet qui a été le 1° à la proposer !
Evidemment, une question vous brûle les lèvres : c’est quoi la makariothérapie ? Vous savez que pour expliquer un mot, il faut souvent avoir recours à son étymologie, surtout pour celui-là que j’ai fabriqué spécialement pour les personnes qui sont venues vivre la retraite de Toussaint au sanctuaire. Pour amortir cette invention, je vous le propose donc, à vous aussi, dans cette homélie. En grec, makarios, signifie : « heureux » ! Et vous aurez remarqué que c’est avec ce mot que commençait chacune des Béatitudes, c’est pour cela que je vous ai dit que cette messe de Toussaint était une séance de « makariothérapie ». Au cours de cette messe, au cours de cette fête, Jésus veut s’occuper de nous tous, nous faire du bien, nous rendre heureux en nous plongeant dans un bain bouillonnant de bonheur. Et, encore mieux que nous rendre heureux, Jésus va nous donner le secret du Bonheur. Je pense que ça nous intéresse tous parce que s’il y a des personnes qui ne souhaitent pas être heureuses, qu’elles lèvent la main ! … je vois que vous êtes toutes et tous intéressés, moi aussi ! Donc allons-y, cette homélie pourrait s’intituler : « makariothérapie », mode d’emploi !
Peut-être que certains sont en train de se dire qu’il y a quand même une arnaque dans ce que je fais miroiter. En effet, je parle de « makariothérapie » de secret du bonheur, mais dans l’Evangile, Jésus semble nous expliquer que le bonheur, c’est d’être pauvre, pauvre de cœur d’accord, mais enfin pauvre quand même ; le bonheur, c’est de pleurer ; le bonheur, c’est d’être persécuté, j’en passe et des meilleurs ! Ne faisons surtout pas de contresens, écoutons bien ce que Jésus dit car il ne dit pas du tout qu’être heureux, c’est de pleurer, mais il dit que ceux qui pleurent peuvent être heureux, alors que spontanément, nous, nous penserions le contraire. Jésus ne dit pas non plus que le bonheur, c’est d’être persécuté, mais il dit que ceux qui sont persécutés peuvent être heureux, alors que, là encore, on penserait volontiers le contraire. Finalement ce que Jésus dit, c’est une très bonne nouvelle : il n’y a pas d’exclus du bonheur, aucune situation, même les plus compliquées ne vont nous disqualifier. La « makariothérapie » c’est pour tous, tout le temps et en plus c’est gratuit !
Je n’ai pas le temps de reprendre chaque béatitude pour la commenter, c’est ce que je fais avec les retraitants, mais le message est clair : Jésus reprend toutes sortes de situations pour expliquer que ceux qui sont dans cette situation auront accès au bonheur et un bonheur sur mesure en fonction des situations. Pour certains, le bonheur sera de voir Dieu, pour d’autres d’être consolés ou miséricordiés par Dieu. Et si jamais vous avez une faim boulimique de bonheur, eh bien, ce n’est pas compliqué : ayez un cœur de pauvres, soyez compatissants, doux, recherchez la justice, soyez miséricordieux, purs, artisans de paix, restez fidèles à vos convictions. Je viens d’utiliser une autre formulation, mais ça revient au même pour désigner les destinataires du bonheur des Béatitudes. Oui, ce n’est pas compliqué, devenez tout cela et vous serez rassasiés de bonheur.
Enfin, quand je dis que ce n’est pas compliqué, vous pourriez me rétorquer que ce n’est pas si simple que ça d’être doux ou artisans de paix dans une société où on a l’impression qu’il faut savoir rendre coup pour coup et avoir les dents longues pour réussir ! C’est vrai que ce n’est pas facile et si vous voulez que je vous livre le fond de ma pensée, je dirai même que c’est impossible. Par nos propres forces, nous ne pourrons jamais être tout cela en même temps et de manière permanente.
Mais la bonne nouvelle, c’est que la « makariothérapie » n’est pas réservée aux héros, loin de là, même les zéros y ont droit ! Avouez que c’est une très bonne nouvelle ! En effet, contrairement à ce que, souvent, entend dire, les Béatitudes ne sont pas une charte de vie, un programme de vie. Si tel était le cas, ça serait déprimant parce que, comme le chante Annie Cordy que j’aime tant citer : j’voudrais bien, mais j’peux point ! Non, les Béatitudes, elles sont plutôt un auto-portrait de Jésus, écoutez les béatitudes et fermez les yeux, vous verrez peu à peu, c’est le portait de Jésus qui va se dessiner, chaque béatitude affinant un trait de ce portait pour le rendre totalement ressemblant. Celui qui a un cœur de pauvres, qui est toujours compatissant, toujours doux, qui recherche en permanence la justice, qui est totalement miséricordieux, pur, artisan de paix en toute circonstance, qui est resté fidèle à ses convictions jusqu’au bout, c’est Jésus. Ainsi donc, il nous est proposé d’entrer dans un cercle vertueux : plus nous accueillerons Jésus et plus nous lui ressemblerons et plus nous lui ressemblerons, plus notre vie sera une « makariothérapie permanente.
Finalement, les saints que nous fêtons aujourd’hui n’ont pas été des super-héros qu’on aurait canonisé pour leurs exploits hors du commun. Non ! Leur seul exploit, finalement, aura été de chercher à ne jamais s’écarter de Jésus et c’est ainsi que leur vie est devenue une « makariothérapie » permanente et c’est pour cela qu’ils attirent tant de gens, notamment dans les sanctuaires qui sont habités de leur présence ou dans les sanctuaires qui accueillent leurs reliques, ce qui sera bientôt le cas pour nous à Laghet avec les reliques de Ste Thérèse.
La 1° à ne jamais s’être écartée de Jésus, bien sûr, c’est la Vierge Marie qui l’a porté et qui, ensuite, lui est restée si profondément unie. En nous retrouvant ici, dans ce sanctuaire de Laghet qui lui est dédié, c’est finalement la grâce que nous demandons : une grâce d’union permanente à Jésus. Nous lui demandons de garder un cœur de pauvres, de devenir toujours plus compatissants, doux, de rechercher sans nous lasser la justice, d’être vraiment miséricordieux à l’égard de tous, purs, de ne jamais nous décourager, d’être des artisans de paix, et, quels que soient les vents contraires, de rester fidèles à nos convictions. C’est ainsi que, par le rayonnement de notre joie profonde, nous donnerons envie au plus grand nombre de goûter, eux aussi, à la « makariothérapie ». Amen